Voici la suite de la page Cours d’organisation et de gestion éducative – Partie 1.
8 – Donner à l’enfant une place active
Le petit enfant est un être humain à part entière, c’est un être actif. Il faut donc lui permettre de s’exprimer spontanément et personnellement. Il faut favoriser le développement de la confiance en soi et de l’autonomie.
Par exemple, laisser l’enfant manger seul s’il est capable de le faire. Il est vrai que cela va plus vite si on lui donne soi-même, mais cela ne favorise pas le développement de son autonomie. Attention, ce n’est pas pour cela qu’il faut le laisser tout faire ! Vous devez tout de même garder l’oeil sur lui et ne jamais le laisser seul !
Il est important d’accepter l’activité choisie par l’enfant et lui permettre d’explorer par lui-même sans s’imposer. Il faut respecter le déroulement qu’il donne à son activité et en limiter les sources d’interruption. Permettez à l’enfant d’aller jusqu’au bout de son projet. Si malgré tout il est indispensable d’interrompre l’activité menée par l’enfant, l’accueillant(e) le fait tout en reconnaissant son importance pour l’enfant.
L’enfant est un partenaire qui collabore avec vous. Dans cette optique, vous devez le prévenir de ce que vous entreprenez, écouter sa réponse et répondre à ses sollicitations en utilisant un langage correct et compréhensible par l’enfant.
9 – Accompagner les émotions de l’enfant et soutenir sa conscience de lui-même
Vous devez assurer à l’enfant un sentiment de sécurité et de protection au même titre que ses parents. Pour ce faire, il est important d’être attentive à son vécu émotionnel et à son ressenti. Il doit percevoir que vous le comprenez et que vous faites attention à ses peurs, ses angoisses, son mal-être… Mais également à ses joies, ses rires, ses explorations…
Vous devez également soutenir sa prise de conscience de son MOI. Cela signifie que l’enfant va prendre petit à petit conscience de son corps et de son individualité. Il va commencer à s’affirmer et se différencier. Vous devez l’accompagner tant dans ses développements physiques que psychologiques.
Par exemple, pour le développement psychologique, accompagner son chagrin d’un câlin, ses réalisations d’un « Bravo ! », et pour le développement physique, accompagner son apprentissage de la propreté en l’encourageant à aller sur le petit pot…
Vous allez également l’aider à gérer la frustration devant les interdits. L’enfant va se mettre en colère, vous devez respecter cette colère que l’enfant exprime tout en justifiant votre refus. Communiquer (questionner, expliquer…) sans disqualifier l’émotion de l’enfant.
L’acquisition du contrôle sphinctérien et conduites sociales associées : un enjeu particulier du vécu corporel et affectif de l’enfant.
L’apprentissage de la propreté est un enjeu important pour l’enfant. C’est une preuve de maturité physique et psychique de l’enfant. Il doit être capable de se contrôler physiquement, mais aussi d’adopter des conduites socialement attendues à ce propos : demander, prévenir, petit pot, wc, chasse… Il est important d’aller au rythme de l’enfant, cet apprentissage n’est pas toujours linéaire, il y a des avancées mais aussi des reculs. Ce sujet est aussi à aborder avec les parents, car il est intimement influencé par les facteurs culturels et familiaux.
L’accueillante veillera à ne pas mettre d’échéance à cet apprentissage, accompagnera l’enfant, mais ne l’y obligera pas, pas de mise au pot systématique. Il faut encourager l’enfant, mais sans excès, sans exclamation exagérée.
10 – Différencier les pratiques pour individualiser activités et liens
Il est important de prendre en compte l’individualité de chaque enfant. Evitez d’agir de la même façon avec tous. Il faut bien sûr garder une certaine constance dans les soins, mais il est néanmoins nécessaire de s’adapter constamment aux enfants que l’on a en face de nous.
Adaptez vos pratiques aux signes observés chez l’enfant (bâillement, faim…). Il faut éviter la rigidité des pratiques tout en conservant une certaine continuité. Ce qui n’est pas chose facile !
Tenir compte de l’âge est également primordial. Vous n’allez pas proposer les mêmes activités à des enfants d’âges différents. Votre manière d’agir devra différer également, en expliquant bien sûr le pourquoi à l’enfant.
Par exemple : « Julien peut aller dans le parc, parce que c’est un bébé. Toi, Marc, tu es trop grand pour y aller, tu vas jouer avec des jeux de grands maintenant. »
11 – Soutenir adéquatement les interactions entre enfants
Pour se socialiser, l’enfant a besoin d’être mis en relation avec d’autres enfants. Il est donc important de permettre les interactions constructives entre eux. Vous devez bien entendu tenir compte des aptitudes de l’enfant et éviter qu’il ne soit mis dans des situations problématiques. Par exemple, un enfant d’un an ne peut pas jouer aux Lego avec des plus grands au risque d’avaler une pièce.
Vous devez également accompagner psychiquement l’enfant en situation d’interaction. Par exemple, en le rassurant sur le fait qu’il peut aller jouer avec les autres et que ces derniers ne vont pas lui faire de mal. Le contact aux autres se fait petit à petit. Le jeune enfant va d’abord « expérimenter » l’autre comme objet pour ensuite entrer dans une relation de sujet.
La socialisation permet également l’apprentissage du respect de l’autre. Nous avons déjà parlé du respect des valeurs d’autrui, cette notion doit être aussi développée chez les enfants entre eux. S’il sait respecter les membres de cette petite structure d’accueil, il saura respecter les membres d’une structure plus grande telle que l’école.
En instaurant des règles de vie dans le milieu d’accueil, vous instaurerez le respect des autres, de l’environnement et des objets. Ces règles sont formulées de façon positive pour stimuler l’enfant de façon constructive. Les formulations négatives (ne… pas) sont réservées pour les comportements mettant en péril la sécurité d’autrui. Ces règles sont bien évidemment adaptées aux capacités de compréhension de l’enfant. Répétez le plus souvent possible ces règles car l’enfant a besoin de temps pour les intégrer.
Evitez d’étiqueter un enfant avec des termes comme « agressif », « difficile » ou « bavard ». Les autres prendront vite l’adjectif comme manière de définir cet enfant.
Concernant l’agressivité, il est nécessaire de permettre aux enfants d’évacuer les tensions intérieures dans les limites du respect du matériel et des autres personnes. De la même façon, l’accueillant(e) veillera à soutenir l’autogestion des conflits entre enfants et n’interviendra qu’en cas de force majeure.
La suite de cet article se trouve ici : Cours d’organisation et de gestion éducative (Partie 3)…
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